Le bien commun
Auteur : Noam Chomsky
Éditeur : Écosociété
Date de parution : février 2016
ISBN : 9782897191009
Résumé :
S’initier à la pensée de Chomsky permet de déboulonner plusieurs idées. Qu’il soit question de relations internationales, d’économie ou de démocratie, on ne voit généralement plus le monde de la même façon après avoir lu Chomsky! Publié intialement en 2008, Le bien commun ne fait pas exception à la règle. Construit autour d’entretiens réalisés en 1996 et 1997 avec le journaliste indépendant étatsunien David Barsamian, l’ouvrage couvre un large spectre des questions sur lesquelles Chomsky s’est penché et qui ont fait sa renommée. Véritable condensé de la pensée politique de Chomsky, ce livre frappera le lecteur par l’actualité criante du propos. Remontant aux fondements de la pensée politique – aussi bien chez Aristote que les chez les Pères fondateurs états-uniens – Chomsky réfléchit dans cet opuscule à l’état actuel de la démocratie états-unienne et y analyse les faux-fuyants des élites politiques et économiques. Détournement de la notion de « liberté » au profit du concept de « libre-marché », transfert de richesses des pauvres vers les riches, montée en puissance de multinationales définies comme des « institutions totalitaires » et des « tyrannies privées », justice différenciée entre les riches et les pauvres, imposition de la logique de marché à l’ensemble des institutions, autant d’éléments qui définissent notre monde et qui sont mis en lumière par Chomsky. Revenant également sur la critique des médias qu’il a élaborée avec Edward S. Herman, Chomsky démontre à quel point les idéaux démocratiques ont depuis longtemps été dévoyés par la puissance de l’argent et les intérêts particuliers, nous éloignant toujours davantage du « bien commun ». Un mise au rencart des principes démocratiques qui trouvent également son corollaire sur la scène internationale, la politique étrangère étatsunienne étant depuis toujours guidée par une implacable logique du « deux poids, deux mesures » menée au seul profit de la grande entreprise. Mais fidèle à sa posture rationelle, en aucune façon Chomsky ne voit là les résultats d’un quelconque complot. Il s’agit plutôt « d’un capitalisme d’État ordinaire. C’est l’évolution naturelle d’un système qui subventionne le développement industriel et cherche à maximiser les profits à court terme pour une poignée d’individus au détriment de la majorité ». Mais l’espoir de changer les choses n’est jamais loin. Chomsky aborde en conclusion les diverses formes de résistance et la nécessité de travailler à des perspectives de changement sur le long terme plutôt que d’espérer une quelconque formule magique à même de régler tous les problèmes.